On quitte donc Dakar et on fonce (à 25 km/h de moyenne) vers la Petite Côte au sud de Dakar. Une fois sortis des embouteillages dakarois, la route est bonne mais encore très chargée de circulation et il faut slalomer entre les minibus bariolés et les maxibus blancs, tous à l'état d'épave rouillée et fumante, bondés de pauvres gens, chargés à bloc avec des boucs ficelés sur la galerie et des passagers accrochés au pare-choc.
Et il faut aussi éviter les passants innombrables, les troupeaux de moutons, de singes ou de zébus, les charrettes à cheval ... et les 4x4 climatisés de luxe qui eux roulent à toute allure ! Et aux abords de chaque ville ou village c'est à nouveau le capharnaüm, avec des centaines de marchands ambulants sur des kilomètres de chaque côté de la route. Bref, conduire au Sénégal est éprouvant !
On fait halte pour le déjeuner sur la côte, à l'écart de la foule, au charmant village de Popenguine, où il n'y a aucun touriste. Marchandage sympa avec un brave type qui propose des bijoux mauritaniens (je suis devenu dur en affaire paraît-il et c'est finalement lui qui cède au prix que je lui proposais après une bonne 1/2 h de palabre !) Bon déjeuner de porc grillé (nous sommes en pays chrétien) dans une échoppe sympa sur une petite terrasse ombragée dominant la plage propre et déserte.
Nouveau départ, la route est de moins en moins chargée et nous passons par la ville de M'Bour ou une autre expérience "africaine" nous attend !
Un flic me fait signe d'arrêter et m'indique que j'ai grillé un stop que j'avoue n'avoir pas vu. (Plus tard nous irons voir ce fameux panneau stop complètement décoloré par le soleil que seul un connaisseur aurait pu voir noyé au milieu d'enseignes publicitaires rouillées). Il prend mon permis et passe un long moment à remplir un papier ... qui me convoque 3 jours plus tard pour récupérer mon permis au commissariat. Je lui explique que ce n'est pas possible puisque ce sera le jour de notre départ et que je préférerai aller tout de suite au commissariat pour le récupérer. Après de longues hésitations (simulées?) il me dit qu'il comprend notre problème et qu'il va essayer d'arranger ça. Il grimpe sur sa mobylette et me demande de le suivre ... jusqu'à l'écart du village. J'ai déjà compris qu'il va falloir raquer : pour 6000 FCFA il me rend mon permis et nous repartons. On apprendra plus tard qu'on aurai dû marchander et nous en tirer pour 2000 balles mais on n'a pas l'habitude !!
Nous continuons notre route jusqu'à M'Bodiene, village au bord d'une lagune qui longe l'océan, petite auberge magnifiquement retapée par un français qui vient de s'installer au Sénégal, piscine et jardin tropical : le rêve.
Traversée de la lagune avec de l'eau jusqu'au ventre et petite ballade sur la plage peu appétissante (algues rouges et eau trop chaude) où nous nous ferons gentiment harceler par des jeunes du village. De retour à l'auberge, on se rafraichi dans la piscine, puis notre hôte nous indique un autre jeune qui propose des excusions.
Après une ballade dans le village avec celui-ci (Allioune, frère du boulanger rasta) où Cath sera très émue par les enfants qui chantent dans l'église, nous convenons de nous retrouver le lendemain pour une virée en pirogue dans la mangrove du delta du Sine Saloum. Excellent dîner et bonne nuit sous une grande moustiquaire efficace ... mais quelle journée !
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